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La diaspora africaine peut elle contribuer au développement du continent ?

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La diaspora africaine peut elle contribuer au développement du continent ?


Rebondissant sur un article récemment publié par Grioo.com sur l'importance des transferts d'argent dans l'économie africaine, Grioo.com vous propose cette semaine de réfléchir sur le rôle que la diaspora pourrait jouer dans le développement du continent .



Fuite des cerveaux et des intellectuels, départ des sportifs, immigration clandestine, exil des personnes qualifiées tels sont des maux qui contribuent au sous-développement de l?Afrique. Mais comment cette diaspora peut elle contribuer au développement du continent ? Beaucoup d?experts s?accordent sur le fait que l?aide de certaines diasporas africaines à leur pays d?origine est largement supérieure à l?aide publique au développement.



Dans un article sur Grioo.com, le consultant Christian Kamayou signale que « Pour les petits pays le transfert d?argent représente une vraie manne, 12 à 16% du produit intérieur brut pour le cap vert, et jusqu?à 26% pour le Lesotho proviennent de ces transferts de fond. On comprend donc l?intérêt de faire financer partiellement le développement par les immigrés? » Cependant, l?auteur a vite fait de relativiser en s?appuyant sur une étude du Wall Street Journal « Il cite une étude sur Mexico et sur certaines villes d?Afrique montrant que la moitié de l'argent est utilisé pour les dépenses de la vie quotidienne et des biens de consommation et que uniquement 10% sont investis ou épargnés. Cet argent facile tendrait à créer un cycle autour duquel les personnes ne sont pas aussi motivés dans la recherche d'un emploi, et aucun réel développement économique apparaît ». On se rend donc bien compte que malgré l?importance des transferts d?argent de la diaspora, cette aide ne pourrait pas contribuer durablement au développement de l?Afrique.





Il faut donc creuser d?autres pistes. En plus des maux que nous avons cités plus haut, l?auteur rappelle un autre point crucial de la dérive du continent « Les jeunes les plus énergiques et brillants quittent le pays, diminuant le capital humain. ». Cette idée épouse celle d?autres experts qui indiquent qu?avec la mutation informationnelle, la substance grise est aujourd?hui la première source de matière première. L?Afrique perd ses ressources humaines qui sont sources de développement. Cette diaspora qualifiée peut contribuer au développement du continent. En effet, dans les modèles de développement des quatre dragons, l?un des pays asiatiques doit son développement à sa diaspora qui grâce à un retour massif vers le pays d?origine a contribué à son essor. La diaspora africaine qualifiée et éparpillée partout dans le monde entier peut être un levier pour le continent. Prenons l?exemple des médecins de la diaspora qui sauvent des milliers de vie, et pourtant le continent manque parfois de ces personnes qualifiées.





Avec les Nouvelles Technologies de la Communication et de l?Information (NTIC) une mise en réseau des médecins africains et ceux de la diaspora pourrait contribuer efficacement et rapidement aux progrès médicaux sur le continent.

On pourrait également citer l?exemple des enseignants et des informaticiens qui grâce à des séjours pendant les vacances ou un travail sur Internet peuvent former des jeunes africains. Des exemples pourraient ainsi se multiplier. La maîtrise de l?outil informatique est aujourd?hui une priorité. D?ailleurs les illettrés du 21 ième siècle ne sont plus ceux qui ne savent ni lire ni écrire mais qui ne maîtrisent pas les NTIC.

Le rôle de la diaspora pourrait également de participer en Occident aux commissions où l'on parle de l?avenir du continent, ou d?interpeller les ONG et mouvement comme le MJUDA (Mouvement des jeunes Unis pour le Développement de l'Afrique) et les médias sur les projets et l?image qu?ils véhiculent de l?Afrique. Comment peut-on admettre que l?Afrique soit le seul continent où des personnes s?auto proclament défenseurs sans que les intellectuels ne réagissent?

Le président français s?est déjà fait remarquer dans cette démarche et est en train d?être rejoint par Tony Blair qui vient de créer la Commission For Africa dont l?antenne française (avec une faible participation des intellectuels africains) poussent à un certain nombre de questionnements.

La diaspora devrait chercher à occuper tous ces espaces de débat et de propositions sur l?Afrique.





Comment expliquer également la faible mobilisation de la diaspora dans le mouvement altermondialiste (un article est prévu sur ce thème) qui malgré tous les effets d?annonce est aussi une machine impérialiste qui ne défend que les intérêts des pays occidentaux?



Une réflexion peut aussi être menée sur ces multiples ONG qui agissent sans contrôlent dans les villages et villes africaines. Cette mission ne pourrait - t - elle pas être celle de la diaspora ?



Après avoir mené une enquête auprès des ressortissants africains en France, j?ai constaté que beaucoup ne rêvent de retourner en Afrique que pour s?engager en politique. Pourtant nous savons tous aujourd?hui que l?Afrique a besoin des industries, des PME, des centres de santé,? La diaspora africaine ne devrait peut être pas penser avant tout à investir sur le continent ? Cette même diaspora qui souhaite s?engager en politique en Afrique peine à se faire entendre politiquement en France pour ne citer que cet exemple. De plus, depuis les lois de décentralisation, les collectivités territoriales du Nord doivent développer des partenariats plus justes avec leurs homologues du Sud. Une réflexion profonde peut être menée sur le rôle de la diaspora africaine dans la coopération décentralisée.

Yeschoby
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